Stockage des effluents phytosanitaires

Les eaux collectées sur l'aire de lavage du pulvérisateur doivent souvent être stockées avant d'être traitées.
Les conditions de stockage des effluents phytosanitaires sont définies par la réglementation.

Caractéristiques des effluents phytosanitaires

Les effluents phytosanitaires sont constitués de résidus de produits chimiques utilisés dans la viticulture pour protéger les vignes contre les maladies et les ravageurs. Ils incluent des pesticides, herbicides, fongicides et d'autres agents de protection des plantes. Ces effluents sont souvent toxiques et présentent des risques importants pour l'environnement et la santé humaine.

Les volumes d'effluents phytosanitaires produits varient selon les pratiques de traitement des vignes et les conditions climatiques. Ils peuvent contenir des substances actives à forte toxicité et nécessitent des méthodes de gestion spécifiques pour éviter toute pollution.
 
 
L'arrêté sur l'utilisation des produits phytosanitaires du 4 mai 2017 (mise à jour de l'arrêté 2006)
fixe un certain nombre d'obligations sur le remplissage et le lavage des pulvérisateurs.

Il définit ce qu'est un effluent phytosanitaire : toute eau chargée en produit est un effluent phytosanitaire (fonds de cuve, eaux de nettoyage du matériel de pulvérisation, débordement de cuve au remplissage…).

Types de Stockage

Le stockage des effluents phytosanitaires doit être effectué dans des installations spécialement conçues pour garantir leur confinement et éviter les risques de déversement. Les principaux types de stockage incluent :
  • Cuves de rétention : Ces cuves, fabriquées en matériaux résistants aux produits chimiques (comme le polyéthylène renforcé), sont utilisées pour stocker les effluents phytosanitaires en toute sécurité. Elles doivent être équipées de dispositifs de sécurité pour prévenir les fuites et les débordements.
  • Bacs de rétention : Les bacs de rétention sont placés sous les cuves de stockage pour recueillir d'éventuels déversements accidentels. Ils constituent une barrière supplémentaire contre les risques de contamination.
  • Stations de traitement : Certaines exploitations viticoles disposent de stations de traitement des effluents phytosanitaires où les résidus chimiques sont neutralisés ou décomposés avant d'être éliminés. Ces stations sont équipées de systèmes de filtration, de neutralisation chimique ou de biodégradation.
L'arrêté décrit également des conditions pour le stockage des effluents phytosanitaires à respecter :
  • Il ne doit pas être surmonté de locaux d'habitation ou occupés par un tiers.
  • Distance à plus de 10 m des limites de propriété pour un stockage sous auvent.
  • Distance à plus de 5 m des limites de propriété pour un stockage en local fermé.
  • Distance à plus de 50 m d'un point de captage d'eau, de source, de cours d'eau et du réseau de collecte d'eaux pluviales (exemption si cuve de rétention).
  • Cuve étanche (ni fuite, ni infiltration).

Si le stockage est sécurisé avec double paroi ou avec rétention, ces conditions ne sont plus obligatoires.
Citerne de stockage d'effluents phytosanitaires
Citerne de stockage d'effluents phytosanitaires
 

Réglementation et Sécurité

Le stockage des effluents phytosanitaires est soumis à des réglementations particulièrement strictes en raison de leur dangerosité, selon l'arrêté du 4 mai 2017. Les installations doivent être conformes aux normes environnementales et de sécurité, telles que celles établies par la Directive européenne sur les produits phytopharmaceutiques ou les législations nationales.

L'arrêté impose :
  • La mise en place d'un moyen de protection du réseau d'alimentation en eau (système anti-retour).
  • Un moyen pour éviter les débordements au remplissage vers l'environnement.
  • Le rinçage des emballages à l'eau claire. Cette eau de rinçage doit être ensuite vidée dans la cuve du pulvérisateur.
  • La possibilité de réaliser un rinçage sur la parcelle traitée en ajoutant un volume d'eau en fin de traitement égal au moins à 5 fois le volume de fond de cuve.
  • L'utilisation de matériaux de construction résistants aux produits chimiques.
  • La mise en place de systèmes de confinement des déversements.
  • La formation des travailleurs aux procédures de manipulation et de stockage des produits phytosanitaires.

Les exploitations doivent également disposer de plans d'urgence pour répondre rapidement à tout incident impliquant des effluents phytosanitaires.

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