Semoir

Les semoirs en viticulture permettent de mettre en place une couverture végétale. Ils peuvent nécessiter un travail préalable du sol, comme les semoirs sur rouleaux packers, ou permettre le semis direct sans préparation. Leur distribution homogène et leur polyvalence pour différentes tailles de graines sont essentielles. Les modèles incluent des semoirs combinés au travail du sol, des semoirs pour semis direct et des semoirs pour semis à la volée.

Objectif de travail

L'objectif d'utilisation des semoirs est la mise en place de la couverture végétale. Différentes techniques de mise en place des semences sont utilisées, certaines nécessitent le passage à priori d'un matériel de travail du sol, c'est le cas des semoirs sur rouleaux packers, d'autres permettent le semis sans passage préalable d'outils.

Quel que soit le matériel choisi, le dispositif de distribution du semoir doit répondre à un cahier des charges précis : la distribution doit être homogène, le dosage doit être possible même pour des graines de petite taille avec des dosages faibles, et il doit avoir une bonne polyvalence dans la taille des graines admissibles.

Pour accepter une telle polyvalence, les semoirs disposent parfois de dispositifs doseurs interchangeables adaptés à la taille des graines. Pour d'autres, un seul dispositif permet de couvrir l'ensemble des demandes sous réserve de quelques réglages préalables.
Semoir - Clemens
Semoir

Différents types de semoirs

Les semoirs combinés au travail du sol

Ce type de matériel assure en un seul passage la préparation du sol et le semis. Le travail du sol est généralement assuré par une herse rotative, mais certains matériels utilisent une houe rotative axe horizontal (« Rotavator ») dont la rotation inversée associée à un peigne permet d'assurer l'enfouissement des pierres (Dairon).

Les semoirs pour semis direct et regarnissage

Ces appareils permettent d'assurer sans travail préalable du sol, la mise en place des graines sans bouleverser de manière trop importante la structure du sol.
On citera en particulier Vredo qui utilise des disques doubles pour assurer la formation du sillon, le semoir à cannelures associé permet d'appliquer des doses de 3 à 300 kg/ha.
Pour sa gamme GNK, Amazone propose un dispositif de semoir associé à une herse alternative dont les dents souples orientées vers l'arrière limitent la destruction du couvert végétal et permettent le regarnissage, sur cet appareil la distribution se fait sous forme de semis à la volée alors que sur le précédent il s'agit d'un semis en lignes.
Le coût de ces appareils est élevé et dépasse allègrement les 10 000 €.

Les semoirs sur rouleaux packer

C'est typiquement le matériel pour la CUMA ou la location car il est simple et robuste, la distribution des graines se fait entre les deux rangées du rouleau ce qui permet aux graines d'être enfouies. L'inconvénient de ce semoir c'est qu'il nécessite un passage préalable pour la préparation du sol plutôt avec un outil animé pour réaliser un lit de semence suffisamment émietté.

Les semoirs pour semis à la volée

Il est souvent réalisé de manière artisanale avec des épandeurs d'engrais qui trouvent leurs limites dans des dosages faibles, cette limite peut cependant être contournée en réalisant un mélange sable-semence.
Les distributeurs Delimbe, initialement prévus pour les micro-granulés permettent ce type de semis (ou bien peuvent être associés à des rouleaux packer).
Ce type de matériel permet aussi d'assurer la localisation des graines sous le rang dans le cas d'enherbement intégral, grâce à l'utilisation d'un ventilateur pour le transport des graines.
Lehner propose un semoir centrifuge dont le mode de fonctionnement est une réplique de l'épandeur d'engrais centrifuge.

Pièces constitutives des semoirs

Les semoirs, qu'ils permettent le semis à la volée ou le semis direct, se composent de différents éléments : 

La trémie

La trémie assure le transport et l'alimentation des semences vers les organes semeurs. Elle est généralement en acier. Les constructeurs proposent des capacités de trémie variables. Lors de la mise en place de couverts végétaux composés de différentes variétés de graines, il sera intéressant de privilégier des trémies de faible capacité et dont la liaison « trémie-châssis » est assurée par des silent blocs. Ceci afin de limiter les phénomènes de sédimentation des graines les plus petites dans le fond de la trémie.

Le constructeur Aurensan propose une trémie à double voir triple compartiment. Ceci afin de dissocier les semences de tailles différentes.
Semoir - Aurensan
Semoir - Aurensan

Le distributeur

Le distributeur achemine la semence vers l'élément semeur. L'entraînement du distributeur était généralement mécanique, les constructeurs proposent aujourd'hui un entraînement électrique. Afin d'optimiser la distribution des semences vers les organes semeurs, des constructeurs couplent le distributeur avec un système de soufflerie. Cet accessoire est indispensable sur des équipements dont la largeur de semis est supérieure à 2 m.

Le constructeur Aitchinson propose un distributeur atypique, composé d'un disque en mousse. Cette technologie limite considérablement les contraintes d'implantations de certains couverts végétaux composés de semence de tailles différentes ou la mise en place de petites graines à faible dose/ha.

L'entraînement du distributeur est mécanique ou électrique. Le plus simple d'utilisation est le Débit Proportionnel à l'Avancement (DPA). Dans le cas de distributeur à entraînement électrique, le débit est constant, il est donc important de maîtriser sa vitesse d'avancement.

Les éléments semeurs

Des éléments semeurs permettent la mise en place de la semence au sol. Selon la technique de semis, il s'agit d'un simple disperseur permettant le semis à la « volée ».

En ce qui concerne la technique du semis « direct », plusieurs configurations sont disponibles.
On retrouve sur le marché des semoirs munis de dents, de disques, de combinés dent et disque. Lors du choix d'un semoir, il est important de prendre en compte certains paramètres dont la nature des sols, les types de couverts à implanter, etc.
Semoir - Braun
Semoir - Braun

Réglages et utilisation des semoirs

Le semis à la volée

Généralement assez simple de conception, le réglage d'un semoir diffère en fonction du système d'entraînement du distributeur de semence, qui peut être à débit constant ou proportionnel à l'avancement.

Par commodité, l'étalonnage d'un semoir s'effectue de manière statique sur une zone plane. Lors du semis à la parcelle une légère variation de dosage/ha peut être constatée, ceci est généralement dû aux vibrations (lors du travail) qui augmentent le débit/ha.
 
 
Technique Avantages Limites
Semis à la volée
  • simple de réglage
  • débit de chantier important (semis seul)
  • necessite la réalisation d'un lit de semence
  • semis moins précis lors d'implantation de couverts végétaux hétérogènes
Réglage de semis à la volée
Réglage de semis à la volée

La mise en oeuvre du semis

L'utilisation d'un semoir dit « à la volée » nécessite la réalisation d'un lit de semence. Plusieurs passages peuvent être nécessaires afin d'obtenir un lit de semence correct (structure bien émiettée, faible proportion d'adventice, nivèlement du sol suffisant, etc.).

L'étape du semis est simplifiée puisqu'il suffit d'épandre au sol la semence, en respectant la largeur de semis déterminée, puis de rouler le semis. Il est préférable de réaliser ses deux opérations simultanément.

Le tassement du semis est un élément indispensable. Il est généralement assuré par un rouleau type « cultipacker ». Les matériels les plus perfectionnés, de type semis direct, reçoivent des roues qui sont positionnées en biais de part et d'autre du sillon ou bien directement sur la ligne de semi.

Le réglage d'un semoir à la volée

Semoir avec un distributeur à entraînement mécanique (débit proportionnel à l'avancement)

  • Etape n°1 : déterminer la dose / ha (Q) pour semer 100 m² (par exemple)
    Q (kg) = dose/ha
                         100
 
  • Etape n°2 : déterminer la distance à parcourir (D) pour semer 100 m²
    D (m) =                                      100                                     
                        largeur de travail du semoir (m)
  • Etape n°3 : Déterminer la circonférence (C) de la roue d'entraînement de l'élément semeur
Dans le cas d'une roue d'entraînement métallique, il suffit de mesurer la circonférence de cette dernière.
Par contre si la roue d'entraînement est munie d'un pneumatique, ce dernier peut se déformer sous le poids du semoir. Pour déterminer sa circonférence, il faut réaliser une marque sur le flanc du pneumatique, poser le semoir au sol (avec le marquage en bas de préférence), avancer d'un certain nombre de tours de roue (5 à 10) et mesurer la distance parcourue. Cette distance sera divisée par le nombre de tours de roue effectué pour obtenir la circonférence précise de la roue d'entraînement.
  • Etape n°4 : déterminer le nombre de tours de l'entraînement primaire (N) permettant la distribution de semence sur la distance définie lors de l'étape n°2
N = D
        C

D (m) = distance à parcourir pour semer 100m3
C (m) = circonférence de la roue d'entraînement
  • Etape n°5 : vérifier le réglage
    • mettre un faible volume de semence dans la trémie,
    • faire tourner la roue d'entraînement du distributeur afin de le saturer,
    • installer des sacs au niveau de chaque goulotte de distribution ou une bâche sous le semoir, de manière à pouvoir facilement récupérer la semence,
    • faire tourner la roue d'entraînement du nombre de tour (N) déterminé lors de l'étape 4,
    • récupérer la semence,
    • la peser,
    • réajuster l'ouverture du distributeur si besoin.
       
EXEMPLE:
Densité parcellaire : 5 000 pieds / ha
Semis d'un mélange (avoine vesce) : 100 kg / ha
Largeur de semis dans le rang : 1,4 m
Rouleau type « cultipacker » (entraînant le distributeur) : diamètre 600 mm

Etape n°1 :
 Q = 100 (kg/ha) / 100 (m²)
 Q = 1 kg pour semer 100 m²

Etape n°2 :
 D = 100 (m²) / 1,4 (largeur de travail du semoir en m)
 D = 71,4 m
 
Etape n°3 :
 C = ¶ x 60 (diamètre du rouleau cultipacker en cm)
 C = 188 cm
 C ˜ 1,9 m

Etape n°4 :
 N = D / C
 N = 71,4 / 1,9
 N = 37,5 tours

Etape n°5 :
Effectuer 37,5 tours de roue d'entraînement, peser la quantité de semence récupérer, si la quantité n'est pas égale à 1 kg, ajuster l'ouverture du distributeur puis recommencer l'étape n°5 jusqu'à obtenir le dosage souhaité. 
  
Semoir avec un distributeur à entraînement électrique (débit constant)

Ces équipements correspondent généralement à des microgranulateurs (type Delimbe, Sepeba, etc.). La méthode la plus simple consiste à déterminer un débit en Kg/mn, ceci grâce à la formule de calcul D=(QxLxV)/600
  • Etape n°1 : déterminer la largeur de travail (L) en m.
    Elle correspond à la largeur de semis du semoir.
  • Etape n°2 : déterminer la vitesse d'avancement (V) en km/h.
    La vitesse d'avancement sera fonction de la composition du semoir. Dans le cas d'un équipement combiné (semoir+outil) de préparation du lit de semence), la vitesse devra être relativement modérée permettant à l'outil rotatif précédant le semoir de travailler dans de bonnes conditions.
  • Etape n°3 : déterminer la dose de semis (Q) en kg/ha.
    Elle correspond à la dose hectare en plein.
  • Etape n°4 : calculer le débit théorique de semoir (Dt) en kg/mn.
    Dt = (QxLxV)/600
    L = largeur de travail (m)
    V = vitesse d'avancement (km/h)
    D = dose de semis (kg/ha)
  • Etape n°5 : régler le distributeur en se référant à l'abaque constructeur.
    Il suffit de se référer à l'abaque fournis par le constructeur et d'utiliser la valeur de réglage correspondant au débit théorique déterminé lors de l'étape n°4.
  • Etape n°6 : vérifier le réglage
    • mettre un faible volume de semence dans la trémie,
    • actionner le distributeur électrique afin de le saturer,
    • installer des sacs au niveau de chaque goulotte de distribution ou une bâche sous le semoir, de manière à pouvoir facilement récupérer la semence,
    • actionner le distributeur électrique pendant une durée précise (1 mn par exemple),
    • récupérer la semence,
    • la peser,
    • réajuster la vitesse de rotation du distributeur si besoin.
       
EXEMPLE:
Densité parcellaire : 5000 pieds / ha
Semis d'un mélange (avoine vesce) : 100 kg / ha
Largeur de semis dans le rang : 1,4 m
vitesse d'avancement : 6 km / h

Etape n°1 :
 L = 1,4 (m)

Etape n°2 :
 V = 6 (km/h)
Etape n°3 :
 D = 100 (kg/ha)

Etape n°4 :
 Dt = (100 x 1,4 x 6) / 600
 Dt = 1.4 (kg/mn)

Etape n°6 : 
Pour vérifier l'exactitude du réglage, il suffit de collecter la semence distribuer et ceci pendant 1 min, de la peser et d'ajuster le réglage si nécessaire.

Le semis direct

Cette technique, largement utilisée en grandes cultures, semble se développer en viticulture.
Les différents équipements présents sur le marché sont généralement constitués d'une trémie, de dispositifs tranchant l'enherbement en place et de positionnement des semences, puis d'un rouleau pour la mise en contact entre le sol et les semences.
Technique Avantages Limites
Semis direct
  • semis en un seul passage
  • assure un bon contact entre la graine et le sol
  • permet un positionnement précis de la graine
  • risque de bourrage lié aux résidus
  • distributeur pas toujours adapté à l'implantation de différentes tailles de graine
  • prix d'achat relativement important
Semoir direct - Clemens
Semoir direct

La mise en oeuvre du semis

Beaucoup moins contraignante que le semis à la volée, la mise en place d'un couvert végétal en semi direct demande le respect de certains paramètres :
  • le sol doit être suffisamment frais (ni trop humide, ni trop sec) afin d'obtenir une levée homogène du semis,
  • la surface doit être relativement plane pour permettre un réglage précis de la profondeur de semis,
  • le choix des espèces dépendra de la capacité du semoir à pouvoir mettre en place des graines de taille plus ou moins importante. Peu de matériel de semis direct permettent d'implanter de la féverole par exemple. Certains constructeurs proposent donc une trémie à multiple compartiments, chacune munies d'un distributeur. Le semis est ainsi plus précis.
Le tassement du semis est un élément indispensable. Il est généralement assuré par un rouleau type « cultipacker ». Les matériels les plus perfectionnés, de type semis direct, reçoivent des roues qui sont positionnées en biais de part et d'autre du sillon ou bien directement sur la ligne de semis.
Sol frais près à être semé
Sol frais près à être semé

Le réglage d'un semoir en semis direct

Les semoirs utilisant la technologie du semis direct utilisent un système de distribution comparable aux semoirs à la volée. Les réglages du distributeur sont donc identiques.
Cependant un paramètre important doit être pris en compte lors de la mise en place de couverts végétaux en semis direct, il s'agit de la profondeur d'implantation de la semence. Ce réglage est assuré par différentes solutions techniques, roues de terrage sur le cadre ou bien sur chaque élément semeur.

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