Traitement des effluents phytosanitaires

Les systèmes de traitement des effluents phytosanitaires en viticulture visent à réduire l'impact environnemental des produits chimiques utilisés. Ils incluent des solutions comme les unités de traitement par biofiltration, les dispositifs de phytorestauration et les stations de lavage équipées de récupérateurs d'eau. Il est crucial de choisir un système adapté au volume d'effluents généré et aux spécificités de l'exploitation viticole, en tenant compte des coûts et des possibilités de gestion collective.

Comment choisir mon système de traitement des effluents phytosanitaires ?

Limiter les volumes d'eau à gérer sur l'exploitation

Les effluents les plus faciles à traiter étant ceux qui ne sont pas produit, il faut essayer de réduire au maximum les fonds de cuve restant à la fin du traitement et les quantités d'eau utilisées pour le nettoyage de la machine.

Pour limiter le fond de cuve à gérer à l'exploitation et les eaux de lavage intérieures, il est nécessaire de :
  • Calculer au mieux le volume de bouillie à préparer en fonction de la surface à traiter.
  • D'utiliser un appareil bien réglé et précis.
  • De réduire si possible le fond de cuve technique en adaptant la forme de la cuve pour assurer une vidange complète.
  • Réaliser un rinçage à la parcelle : le rinçage intérieur est essentiel pour l'entretien du pulvérisateur : il doit être réalisé le plus tôt possible après un chantier de traitement pour éviter de boucher les buses et les filtres. Comme vu précédemment, il s'agit de diluer le fond de cuve de bouillie restant en fin de traitement par un volume d'eau au moins 5 fois supérieur, et de le pulvériser sur la parcelle qui vient d'être traitée.
     
Pour limiter les quantités d'eau utilisées pour le lavage de l'extérieur et l'intérieur des machines ainsi que des filtres : les rinçages nécessitent un protocole précis et personnalisé. Quelques points d'amélioration, d'ordre général, sont possibles comme : utiliser un nettoyeur haute pression, utiliser un pistolet à arrêt automatique en bout de tuyau d'eau, utiliser un produit nettoyant, une brosse, nettoyer les filtres ensemble dans un seau et non un par un au jet d'eau, ou encore appliquer de l'huile de paraffine sur le pulvérisateur avant les traitements pour éviter que le produit ne colle.

Evaluer les volumes d'effluents qui seront à gérer à l'exploitation

Dans un premier temps, il est important d'évaluer de façon assez précise la quantité d'effluents phytosanitaires (fond de cuve et eaux de rinçage et lavage du pulvérisateur) que vous aurez à collecter et à traiter chaque année.
Car, quel que soit le système choisi, il sera proportionnel à ce volume. Et il ne sert à rien de réaliser un aménagement sur ou sous dimensionné.

Pour cela, vous pouvez adapter un volucompteur sur votre arrivée d'eau pour mesurer et noter les volumes d'eau utilisés (pour le lavage extérieur et intérieur) sur l'aire de lavage pour chaque nettoyage de vos pulvérisateurs et désherbeuses. Sinon, vous pouvez calculer le temps passé par nettoyage et calculer le débit d'eau pour retrouver le volume.

C'est ce volume d'eau et les quantités apportées dans le temps qui guideront votre choix de réalisation.

Il est difficile de donner des moyennes sur les volumes d'eau utilisés par pulvérisateur sur une année, car cela dépend de beaucoup de paramètres : quel type d'appareil, quel protocole de lavage, quel matériel pour laver...
Pour donner un ordre de grandeur, si on prend un pulvérisateur traîné, avec 10 à 15 lavages par an, nous sommes souvent sur une fourchette de 1,5 à 3 m3 d'effluents par an à gérer sur l'aire de lavage.

Prendre en compte des critères spécifiques  à mon site et mon organisation

  • Est-ce que je réalise le rinçage à la parcelle ?
  • Quel aménagement et quel place de disponible pour réaliser le système ?
    Il peut y avoir parfois des contraintes spécifiques liées au positionnement de l'aire de lavage ou au manque de place, qui ne permettront pas le choix de certains systèmes.
  • Quelles sont mes pratiques de lavage (importance du pic d'apport) ?
    Si vous générez des volumes d'effluents réguliers dans le temps ou que vous générez ponctuellement de gros apports, le dimensionnement et la mise en oeuvre du système seront différents pour un même volume d'effluents annuel.
  • Est-ce que je préfère avoir mon propre système ou faire appel à un prestataire spécialisé ?
  • Quel est le coût ?
    C'est bien sûr l'un des critères principaux à prendre en compte. Certains systèmes sont plus adaptés à des petits volumes, d'autres au contraire pour des gros volumes ou du collectif.
  • Y-a-t-il des projets ou des possibilités de gestion collective avec des exploitations proches ?
    Plusieurs stations de traitement collectives ont été réalisées en France, en particulier via des CUMA. Ces installations permettent de réduire les coûts de revient et de fonctionnement par exploitation.
  • Si j'ai une station de traitement des effluents de chai : Cette station peut-elle permettre par un module complémentaire de gérer les effluents phytosanitaires ?
  • Si je réalise du compostage de sarments : Est-il possible d'adapter mon système pour le traitement des effluents phytosanitaires ?
  • Quelles sont les productions végétales sur l'exploitation ?
    Certains systèmes de traitement sont agréés pour des cultures spécifiques. D'autres le sont pour toutes.

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