Comment réaliser mon aire de lavage ?
Conception de l'aire de lavage, les questions à se poser
Avant l’aménagement de cette aire, il est important de se poser quelques questions :
- Mon projet d’aménagement se situe-t-il en zone de protection de captage, près d’un cours d’eau ou en zone sensible ?
- Mon projet est-il proche du local de stockage des produits ?
- Existe-il un projet d'aire collective à proximité ?
- Quelles sont les dimensions de la plus grosse machine qui va être lavée sur mon aire ?
- Quel est en moyenne le volume d’effluents phytosanitaires à gérer sur une campagne de traitement ? Et en particulier, quel est le volume d’eau utilisé pour le lavage de chaque appareil ?
- Pour les chais particuliers, et si on lave une machine à vendanger à l’exploitation : est-il possible de raccorder mon aire de lavage au système de collecte et de traitement de mes effluents de chai ?
Comment aménager l’aire de remplissage/lavage du pulvérisateur ?
Avant toute chose, il ne faut pas oublier que la principale source pour minimiser les risques de contamination et de santé de l’applicateur, reste et restera la vigilance de l’opérateur.
Ces aires de manipulation de produits doivent être à proximité du local de stockage des produits phytosanitaires et à distance des habitations et des points d’eau.
Le remplissage du pulvérisateur : quelques aménagements spécifiques à réaliser
L’objectif du poste de remplissage est double :
- Protéger le réseau d’eau en mettant en œuvre un moyen ne permettant en aucun cas le retour de l’eau de remplissage de la cuve du pulvérisateur vers le circuit d’alimentation en eau. Différentes solutions simples existent : remplissage à partir d’une cuve d’eau intermédiaire, dispositif permettant au tuyau de ne pas tremper directement dans la bouillie (potence), clapet anti-retour adapté à l’arrivée d’eau.
- Éviter tout risque de débordement de la cuve, ou récupération et collecte de ces éventuels effluents phytosanitaires. Pour cela, une surveillance systématique de l’opérateur pendant la phase du remplissage est nécessaire. Il peut, en complément, prévoir pour plus de sécurité un dispositif anti-débordement : volucompteur à arrêt automatique ou cuve d’eau intermédiaire de remplissage dont le volume d’eau est inférieur à celui de la cuve du pulvérisateur. Ce deuxième point permet en plus un gain de temps au remplissage. Enfin pour éviter tout risque de déversement accidentel lors de cette phase de préparation, le mieux est de prévoir une aire de remplissage étanche avec un système de collecte spécifique des effluents phytosanitaires accidentels.
Bien concevoir l’accès à la cuve de pulvérisation permet de limiter les risques lors du remplissage. Il est nécessaire de bien prévoir dès la conception l’accessibilité au trou de remplissage du pulvérisateur à partir de la plate-forme. Des dispositifs comme les incorporateurs de produits ou des cuves de préparation peuvent être nécessaires si l’accès est difficile.
Pour le rinçage des bidons, il existe des dispositifs de rince-bidon facilitant cette étape.
L’aire de lavage : pour récupérer spécifiquement les effluents phytosanitaires
L’aire de lavage du pulvérisateur doit permettre de récupérer spécifiquement les eaux souillées par les produits phytosanitaires. Cela veut donc dire, qu’il faut une aire étanche et bien dimensionnée avec une pente (2% minimum) qui envoie l’ensemble des eaux au niveau d’un regard pour séparer les eaux de pluie et de lavage divers, des effluents phytosanitaires. Il y a plusieurs systèmes qui peuvent permettre cette séparation. On retrouve souvent des systèmes de vannes manuelles quart de tour ou des bouchons. Mais il existe aussi des moyens plus pratiques comme les systèmes de guillotines ou de tubes en PVC. Pensez à ce que le système de déviation des voies soit facilement accessible pour éviter les risques d'erreurs.
Concernant la position du regard, on peut le retrouver au milieu de l’aire de lavage (aire en pointe de diamant) ou sur un côté de l’aire, ce qui permet un accès plus facile.
Au niveau de ce regard il est important de penser à réaliser un système de dégrillage. Le matériel susceptible d’être lavé sur l’aire de lavage est souvent sale, plein de terre ou de feuilles en particulier. Il est donc important de retenir le plus gros de ces matières solides pour éviter le bouchage des sorties. Si la machine à vendanger est aussi lavée sur la même aire, il faudra prévoir une troisième voie spécifique pour ces eaux là.
Quels sont le devenir des eaux ?
- Au niveau de la sortie effluents phytosanitaires
Les effluents phytosanitaires doivent être dirigés vers un système de collecte spécifique. Un système de pré-traitement (désableur-déshuileur) est conseillé mais non obligatoire en fonction du système choisi. Ensuite, dans tous les cas, il faudra soit avoir un système de traitement des effluents phytosanitaires validé, soit les faire traiter en déchets dangereux par un organisme agréé pour l’élimination de ce type de déchet. Attention, certaines distances sont à respecter pour le stockage temporaire des effluents avant traitement, en particulier par rapport au point d’eau (50 m) et des limites de propriétés (5 m si stockage en local fermé ou 10 m si stockage extérieur).
- Au niveau de la sortie eaux de pluie et lavage divers
Le tuyau renvoie l’ensemble des eaux dans l’environnement. En amont, il est conseillé de mettre un système de pré-traitement des eaux. En effet, les eaux de lavage des machines diverses ont le risque d’être souillées en hydrocarbure et en matière organique. Un système de désableur-déshuileur doit donc être prévu.
- Au niveau de la sortie éventuelle des eaux de lavage de la machine à vendanger
Ils sont considérés comme des effluents vinicoles. A ce titre, si l’exploitation vinifie le raisin, ces effluents doivent être envoyés dans le même système de collecte et de traitement que les effluents de chai. Si l’exploitation ne vinifie pas le raisin mais qu’elle nettoie la machine à vendanger à l’exploitation, il faut prévoir tout de même cette troisième sortie avec un système de collecte spécifique.